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Le blog pro de Barbara Merle

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Que sait-on du mental des chevaux ?

Publié par Barbara Merle in Sports Equestres, Comportement chevaux, Ethologie, Cheval de sport

Edito

Pour vous, un bon mental, c’est quoi ?

Kevin Staut

« J'ai besoin d'un cheval intelligent et combatif pour pouvoir établir un climat de confiance indispensable à la réussite du couple cheval/cavalier. J'entends par "intelligent" sa faculté à s'adapter à l'environnement dans lequel il évolue et la rapidité de ses réactions face aux différentes difficultés. Le courage, la combativité sont pour moi les caractéristiques mentales les plus importantes pour les chevaux de CSO. »

Rodrigo Pessoa

« J’aime les chevaux qui ont un mental de battant, qui trouveront les solutions lorsqu’ils seront confrontés à des solutions difficiles, qui se battent pour s’en sortir, qui veulent bien faire. Ceux qui ont un caractère bien trempé sont les meilleurs. Je regarde avant tout leur attitude sur les barres, le respect, leur intelligence et la manière dont ils corrigent leurs fautes, sans qu’on passe trop de temps à leur expliquer, mais aussi ceux qui ont l’œil vif, de la sensibilité et qui sont attentifs à ce que l’on fait. C’est avant tout un coup de foudre, la première approche est essentielle. »

Nicolas Touzaint

« Le mental, c’est ce à quoi j’attache le plus d’importance car on arrive à de meilleurs résultats au final, même si le cheval est moins brillant techniquement et physiquement. C’est un cheval froid et calme dans sa tête, qui n’a peur de rien dans des environnements très différents et qui est également dur à l’effort. Qu’il sache s’adapter à toutes les situations sans s’inquiéter et à l’écoute de son cavalier. C’est très difficile de faire évoluer le mental d’un cheval contrairement au physique et à la technique. Les vraies évolutions se font sur des chevaux qui ont un bon mental au départ. »

Marc Boblet

« Un bon mental, c’est la première des qualités, une bonne locomotion ne suffit pas. C’est l’envie de faire les choses et en même temps d’accepter l’effort physique. C’est un cheval très serein, avec beaucoup d’énergie, qui a envie d’y aller et qui n’est pas freiné par l’effort. Je pars du principe que s’il n’y a pas de défaut de locomotion et pas de problèmes physiques majeurs, on peut changer le mental d’un cheval. De par un travail bien fait et bien géré, sans stress, on arrive à façonner un mental, on peut en faire un gagnant, une arme de guerre. On forme le mental par le psychique du cavalier, c’est à dire que si le cheval reste dans un confort minimum, une confiance et un effort mesuré qui ne dure pas trop, il accepte beaucoup de choses. »

Que sait-on du mental des chevaux ?

Cela fait une quinzaine d’années maintenant que les scientifiques du monde entier s’intéressent à l’un des domaines les plus mystérieux du monde équin : le mental. De nombreuses études sont ainsi menées depuis pour tenter de décrypter le fonctionnement du cerveau du cheval. Que comprend-il ? Les émotions qu’il exprime sont-elles essentiellement innées ou acquises au fil de son éducation ? Comment son mental se forge-t-il ? Comment l’Homme peut-il influer sur ce mental ? Autant de questions essentielles qui ne sont pas encore élucidées mais pour lesquelles des pistes de compréhension se dessinent.

Pour tous les êtres vivants dotés d’intelligence, le mental est un facteur essentiel de la réussite. Chez le cheval, qu’il soit de sport ou de loisirs, le mental sera donc primordial dans son rapport à son environnement, à ses congénères, à l’Homme et aux différentes situations auxquelles il sera confronté monté, que ce soit en balade comme en compétition. Mais sait-on plus précisément définir le mental du cheval ? Pour Patrick Pageat, vétérinaire comportementaliste, cofondateur de l’IRSEA, un institut de recherche spécialisé dans l’éthologie et la communication chimique animale, c’est sa capacité à affronter les événements et à s’y adapter. « Plus le cheval a un bon mental, plus il sera capable d’analyser les informations qu’il reçoit et gérer ses émotions. Face à une situation nouvelle, il trouvera une solution en restant dans un bon équilibre émotionnel. » Mais comme chez les humains, les chevaux ne sont pas égaux devant la gestion de leurs émotions. Certains sont plus peureux, moins sociaux, d’autres plus téméraires, plus curieux, voire plus « guerriers ». Pour le vétérinaire comportementaliste, le mental est le résultat de la construction de chaque cheval, depuis le poulain qu’il était, au cheval adulte éduqué, en passant par une période cruciale, le débourrage du jeune cheval. « Il n’y a pas de chevaux qui naissent avec un bon mental et d’autres qui sont nuls. C’est le résultat de l’éducation au sens large, des conditions d’élevage, des maître d’école qu’il aura eu, du débourrage, un moment typique et très important dans son organisation mentale. Avec tous les ratés que l’on connaît, par exemple les méthodes qui jouent sur la déstabilisation sur le plan émotionnel et où l’on dégrade le mental du cheval au lieu de lui donner confiance. »

Si le mental se construit au cours de la vie du cheval, il est pourtant reconnu que les poulains naissent avec des traits de caractères bien différents. « Oui, cela concerne un autre élément, le tempérament qui intègre différentes composantes : la génétique, la qualité du développement utérin, et de la socialisation dès sa naissance, par exemple s’il vit en groupe ou non, la place de sa mère dans le groupe… On sait aussi depuis peu qu’il existe des particularités biochimiques cérébrales, appelées DRD4. Ce nom poétique est en fait une mutation, qui, lorsqu’elle est présente chez un cheval provoquera une plus forte tendance à développer la peur et les troubles anxieux. A partir de là, si des erreurs dans l’éducation sont faites, c’est la catastrophe pour le mental du cheval. On sait aussi aujourd’hui que, dans son tempérament, le poulain reprendra des caractéristiques qui viennent du père. Les poulains issus d’un père avec un caractère stable auront tendance à avoir un caractère stable. »

Pour en savoir plus sur le mental du cheval, Patrick Pageat, avec son équipe, travaille entre autre sur des tests d’intelligence chez le cheval, appelée aussi cognition. Qu’est-ce que le cheval comprend et quelles associations est-il capable de faire ? « Ces tests sont une surprise car nous arrivons à des capacités de cognition bien supérieures à ce qu’on lui prêtait. On présente à des chevaux des triangles et des cercles. S’il choisit les cercles, il aura des carottes. Très vite, le cheval comprend ce qu’il faut faire pour avoir des carottes. Et même lorsque l’on déforme les triangles en étoiles et les cercles en formes arrondies, il ne se trompe pas ! Ce que l’on a montré, c’est que le premier facteur limitant de ses capacités de cognition, c’est l’Homme. On les bloque par une influence négative du stress, en mettant trop de pression sur eux, comme les élèves bloqués par les maths, en situation d’échec, et qui y arrivent de moins en moins. Quand on accepte de regarder ce que les animaux sont capables de comprendre, ils sont beaucoup plus intelligents que ce qu’on l’on croit. Il faut que l’Homme aborde maintenant la personnalité psychique du cheval. C’est une voie pour repérer leur personnalité. »

D’après Patrick Pageat, il n’existe cependant pas encore de techniques fiables et validées pour établir une classification précise du mental des chevaux, le battant, l’émotif, le peureux…

C’est à l’INRA que les connaissances sont en train d’évoluer sur cette question puisque des tests sont menés depuis une dizaine d’années et une classification se dessine petit à petit.

« Pour nous, le mental et le tempérament, c’est un peu la même chose, car on ne sait pas mesurer la part héréditaire et la part éducative. Mais c’est un facteur essentiel à prendre en compte pour l’utilisation des chevaux. L’objectif de notre étude est de développer un outil de prédiction des aptitudes d’utilisation des chevaux en fonction de leur tempérament. Nous avons mis en place des tests de réactivité comportementale pour évaluer cinq dimensions : l’émotivité, la grégarité, la réactivité vis-à-vis des humains, la sensibilité tactile et le niveau d’activité locomotrice. Par ailleurs, nous avons mis en place un questionnaire d’utilisation afin de déterminer à quels types d’utilisation et pour quel niveau de cavalier, les chevaux testés étaient adaptés, » explique Léa Lansade, chercheuse en éthologie, qui a réalisée ces tests pour l’IFCE et l’INRA*. Plus de 1000 chevaux, de toutes races, de tous âges, de tous niveaux, de toutes disciplines, ont ainsi été testés. Des tests qui ont permis de mettre en valeur certains aspects du mental des chevaux et de trouver des bases de références pour les différents types de chevaux. « Ces tests ont permis d’identifier les profils de tempérament adaptés à chaque type d’utilisation. Le but est d’aider ceux et celles qui veulent acheter un cheval mais qui ont du mal à choisir. Nous avons pu aussi développer un outil de prédiction des aptitudes comportementales. A partir des données obtenues par un cheval lors des tests, nous pouvons calculer les probabilités qu’il soit plus ou moins adapté aux différentes utilisations, » complète Léa Lansade. Mais ce que cette étude a également pu démontrer, c’est qu’il n’y a pas de bon ou de mauvais mental. Un cheval peu réactif aura ainsi un profil idéal pour un cavalier débutant qui fait de la balade, mais ne sera pas ou peu adapté à la compétition. « Il existe tellement d’utilisations possibles que chaque cheval devrait trouver son cavalier. Les bons cavaliers de CSO recherchent plus ou moins consciemment des profils de tempérament plutôt « émotifs ». Ce serait encore plus vrai pour les compétitions de dressage. Attention, « émotif », pour nous, c’est un profil biologique et pas un trait de caractère négatif ! C’est simplement un cheval réactif à des stimulations visuelles et auditives fortes. Les statistiques que nous avons réalisées sur ces 1000 chevaux testés nous montrent qu'à haut niveau, on retrouve préférentiellement ce type de chevaux. » Etablir des profils de tempérament des étalons et des très bons chevaux de CSO, c’est aussi l’objectif à moyen terme de cette étude. Caractériser ces chevaux permettrait, aux yeux de la chercheuse, d’aider le monde de l’élevage en sélectionnant mieux qualitativement des chevaux en fonction des disciplines auxquelles les futurs chevaux seraient destinés.

La science met ainsi son grain de sel pour adapter au mieux chaque cheval à chaque cavalier. Mais pour l’instant, une part du mystère subsiste. Qui n’a pas en tête l’histoire de chevaux réputés mentalement très difficiles et qui se sont totalement révélés lorsqu’ils ont rencontré LEUR cavalier, et ce, à tous les niveaux, dans toutes les disciplines ? « On ne peut pas tout expliquer et, pour moi, heureusement ! La formation d’un véritable couple, c’est magique. Lorsqu’il se crée cette relation fusionnelle puissante, ce lien d’attachement indestructible, où l’un et l’autre, le cheval et le cavalier se donnent tout et se transcendent, cela va au delà de la science et des explications rationnelles, » conclue Patrick Pageat.

* IFCE : Institut Français du Cheval et de l’Equitation (qui regroupe aujourd’hui les Haras Nationaux et l’Ecole Nationale d’Equitation)

INRA : Institut National de la Recherche Agronomique

3 questions à Elisabeth de Corbigny, spécialiste en équitation éthologique, formée entre autre chez John Lyons, reconnu comme l’un des plus grands dresseurs de chevaux au monde.

Qu’est-ce qui caractérise le mental chez le cheval ?

Il y a un fondement, c’est que le cheval est capable d’apprendre et ce tout au long de sa vie. Si on ne peut pas agir sur l’inné, on peut en revanche faire évoluer l’acquis. On sait que les chevaux ont des capacités d’adaptation gigantesques. Je n’ai jamais rencontré un cheval qui n’était pas capable d’apprendre et d’évoluer. Un cheval de 20 ans agressif peut changer en quelques jours.

Sur quoi se base votre travail pour le faire évoluer ?

Pour un cheval avec un mental réputé difficile, le fondement de tout mon travail, c’est de mettre en place un apprentissage basé sur le contrôle des mouvements qui lui permettra de dépasser ses difficultés émotionnelles et mentales. L’essentiel est de ne pas le confronter directement à ses peurs mais de décomposer les exercices, du plus facile au plus difficile, afin qu’il comprenne qu’il est capable de surmonter sa difficulté. On n’impose pas au cheval un exercice, on lui demande d’apprendre à le faire. Cela permet un changement de comportement rapide, efficace, sans stress et sans violence.

Par exemple, comment faites-vous travailler un cheval qui a peur des bidets ?

1ère règle, on ne le confronte pas au bidet directement. On démarre la procédure d’apprentissage par ce qui est possible. Plus on fractionne, plus c’est facile. En premier, on lui apprend des exercices à pied de mobilisation de la tête sans résistance, puis des hanches, puis des épaules, de manière fractionnée… Ensuite, on additionne les compétences, en mobilisant les 3 parties en même temps. Lorsqu’ on a appris au cheval à comprendre et à contrôler différents types de mouvements simples (pivots, déplacements latéraux, contrôles pied à pied, transitions…), on applique ces mouvements en direction du bidet. Un fois, acquis au sol, on recommence les mêmes exercices à cheval loin du bidet. Et lorsqu’ on arrive à la procédure du bidet, il n’y a plus de soucis. On travaille au pas, au trot, puis au galop. Et tout cela s’est fait dans le calme, la facilité pour le cheval et en très peu de temps. Je n’ai jamais vu de cheval incapable de surmonter ses difficultés en plus de 2-3 jours.

Kevin Staut

A propos de Silvana HDC, jument KWPN de 14 ans

« Nous avons depuis 2009 que je la monte de merveilleux souvenirs ensemble, elle est précieuse, susceptible, guerrière. »

A propos de Rêveur de Hurtebise HDC, hongre SBS (cheval de sport belge) de 12 ans

« C’est un cheval joyeux, proche de l’Homme, sensible. Il m’a plus depuis le début, j’ai tout de suite eu de bons sentiments, il a une intelligence rare de la barre. »

A propos de Kraque Boom, mâle SF de 15 ans

« Il est fainéant, solitaire, caractériel. Ce n’a pas été facile avec lui car il a un sacré caractère, très affirmé, mais les résultats sont là. »

Au premier coup d'oeil, à pied, que parvenez-vous à décrypter du mental d’un cheval que vous découvrez?

« Le premier regard que j'ai sur un cheval dans son box est un élément déterminant et essentiel dans ma manière de l'appréhender. J'aime le voir avant toute autre chose évoluer dans un élément dans lequel il se sent à l'aise. Je vois tout de suite certains de ses points forts (courage, détermination, éveil, réactivité) ainsi que certaines de ses faiblesses (peur, agressivité, doute, anxiété). »

A cheval, quels exercices faites-vous pour mieux les connaître, les tester?

« Je les mets assez rapidement en situation de compétitivité face à des éléments différents et dans des environnements divers (parcours avec obstacles regardants, plage, forêt …), car j'ai besoin de courage et de détermination sur la piste. »

De quelle manière abordez-vous les différents caractères de vos chevaux : l’émotif , le susceptible, le sensible, le guerrier, le grégaire…?

« J'essaie de m'adapter à chacun des cas plutôt que de faire rentrer tous les chevaux dans un système unique et figé. L'étude et l'analyse de chaque cheval que j'ai la chance d'avoir dans mes écuries me permettent d'enrichir mon expertise. J'essaie d'avoir une réelle approche déjà à pied dans des manipulations diverses que ce soit au box, à la longe éthologique, en mains, dans les transports, lorsqu'il est ferré... C'est à ce moment là que tu agis directement sur le mental du cheval avec une notion d'égalité et de parité, ce qui n'est pas forcement vérifié lorsque l'on est à cheval. »

Rodrigo Pessoa, membre de l’équipe brésilienne de saut d’obstacles

A propos de son étalon Baloubet du Rouet, selle français né en 1989, monté par Nelson Pessoa entre 1994 et 1998, puis par Rodrigo jusqu’en 2006, date à laquelle il a arrêté la compétition. Il est le seul cheval a avoir été 3 fois champion du monde avec le même cavalier, finaliste championnat monde des 6 ans, champion de France des 7 ans, finaliste aux Jeux Mondiaux Equestres de Rome 1998.

« Lorsqu’il est arrivé chez nous à 5 ans, il avait beaucoup de caractère, d’intelligence, d’énergie et de capacités sur le saut. Il fallait plus qu’autre chose canaliser cette énergie, un travail qui a pris 2-3 ans. Si tout allait bien, il pouvait tout surmonter, car physiquement, il était hors normes. En revanche, il avait un gros défaut dans son mental, il n’était pas peureux, ne regardait pas vraiment, mais pouvait se dégonfler assez vite s’il pensait ne pas pouvoir y arriver. C’est arrivé de façon inexplicable à 2 ou 3 reprises où il a eu de grosses contre-performances, toujours dans des moments importants. »

… et de HH Rebozo, son cheval de tête actuel, un cheval de sport mexicain, un étalon de 13 ans

« C’est tout le contraire de Baloubet. Il est très volontaire, très docile, même s’il est étalon. Il a moins de qualités physiques mais mentalement, il est plus facile à gérer. »

Marc Boblet, membre de l’équipe de France de dressage

A propos de son cheval de tête, Noble Dream Concept Sol, jument oldenburg de 12 ans

« Je n’ai jamais monté un cheval comme elle. C’est un cheval très spécial avec une locomotion hors normes et un mental très complexe. Au début, elle était extrêmement stressée en indoor, aujourd’hui, grâce à tout son entourage, elle a trouvé une réelle sérénité. Cela fait 3 ans que je la fais évoluer physiquement et mentalement. Elle est adorable au box. Au travail, si on ne la met pas dans une configuration parfaite, on n’arrive à rien. Si on trouve le juste réglage, l’exercice devient juste extraordinaire. C’est grâce avant tout à la confiance qu’elle a acquis avec moi et dans mes aides. C’est comme un athlète humain, il arrive à de belles performances quand il sent son staff autour de lui et quand psychiquement, il est serein. »

Nicolas Touzaint, membre de l’équipe de France de complet

A propos de Hidalgo de l’Ile, SF hongre de 18 ans

« C’est l’exemple type du cheval qui a un physique un peu difficile, sans un bon équilibre naturel, qui a pris dur physiquement jusqu’à ses 8 ans et qui avait le mental pour forcer et accepter ce travail intensif. Il a toujours été très généreux au travail. »

A propos de Princesse Pilot, jument hanovrienne de 11 ans

« Elle a un très bon mental et beaucoup de qualités naturelles physiques et techniques, elle est dure à l’effort, capable d’encaisser beaucoup de travail, la contrainte. Elle n’est jamais fatiguée, va toujours de l’avant naturellement. »

Que sait-on du mental des chevaux ?